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bois qui enjambe la rivière du parc, à deux mètres de la chute d’eau, s’écroula au moment où vous passiez. C’est par miracle que vous avez pu vous accrocher à une racine. »

Jeanne Darcieux essaya de sourire.

« Soit, mais il n’y a là, ainsi que je l’écrivais à Marceline, qu’une série de coïncidences, de hasards…

— Non, Mademoiselle, non. Un hasard de cette sorte est admissible… Deux le sont également… et encore !… Mais on n’a pas le droit de supposer que, trois fois, le hasard s’amuse et parvienne à répéter le même acte, dans des circonstances aussi extraordinaires. C’est pourquoi je me suis cru permis de venir à votre secours. Et, comme mon intervention ne peut être efficace que si elle demeure secrète, je n’ai pas hésité à m’introduire ici autrement que par la porte. Il était temps, ainsi que vous le disiez. L’ennemi vous attaquait une fois de plus.

— Comment !… Est-ce que vous pensez ?… Non, ce n’est pas possible… Je ne veux pas croire… »

Lupin ramassa la chaîne et, la montrant :

« Regardez le dernier anneau. Il est hors de doute qu’il a été limé. Sans quoi, une chaîne de cette force n’eût pas cédé. D’ailleurs la marque de la lime est visible. »

Jeanne avait pâli, et l’effroi contractait son joli visage.

« Mais qui donc m’en veut ainsi ? balbutia-t-elle. C’est terrible… Je n’ai fait de mal à personne… Et pourtant il est certain que vous avez raison… Bien plus… »

Elle acheva plus bas :