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selle… Jean Daubreuil… Mais, avant toute explication, je vous demande un instant… »

Il se baissa vers le cadavre du chien, et examina la chaîne à l’endroit où l’effort de la bête l’avait brisée.

« C’est bien ça ! fit-il entre ses dents… c’est bien ce que je supposais. Bigre ! les événements se précipitent… J’aurais dû arriver plus tôt. »

Revenant à la jeune fille, il lui dit vivement :

« Mademoiselle, nous n’avons pas une minute à perdre. Ma présence dans ce parc est tout à fait insolite. Je ne veux pas qu’on m’y surprenne, et cela, pour des raisons qui vous concernent uniquement. Pensez-vous qu’on ait pu, du château, entendre la détonation ? »

La jeune fille semblait remise déjà de son émotion, et elle répondit avec une assurance où se révélait toute sa nature courageuse :

« Je ne le pense pas.

— Monsieur votre père est au château, aujourd’hui ?

— Mon père est souffrant, couché depuis des mois. En outre, sa chambre donne sur l’autre façade.

— Et les domestiques ?

— Ils habitent également, et travaillent de l’autre côté. Personne ne vient jamais par ici. Moi seule m’y promène.

— Il est donc probable qu’on ne m’a pas vu non plus, d’autant que ces arbres nous cachent.

— C’est probable.

— Alors, je puis vous parler librement ?

— Certes, mais je ne m’explique pas…

— Vous allez comprendre. »

Il s’approcha d’elle un peu plus et lui dit :