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qui miroitait devant lui. Il comprenait enfin toute la machination.

« Animal, » murmura-t-il, retrouvant son injure de la première entrevue.

Les deux hommes étaient dressés l’un contre l’autre.

« Rends-moi ça, » fit l’inspecteur.

Lupin tendit le morceau d’étoffe.

« Et le saphir ! ordonna Ganimard.

— T’es bête.

— Rends-moi ça, sinon…

— Sinon, quoi, espèce d’idiot ? s’écria Lupin. Ah çà ! mais, t’imagines-tu que c’est pour des prunes que je t’ai octroyé l’aventure ?

— Rends-moi ça !

— Tu m’as pas regardé ? Comment ! voilà quatre semaines que je te fais marcher comme un daim, et tu voudrais… Voyons, Ganimard, un petit effort, mon gros… Comprends que, depuis quatre semaines, tu n’es que le bon caniche… Ganimard, apporte… apporte au monsieur… Ah ! le bon toutou à son père… Faites le beau… Susucre ?

Contenant la colère qui bouillonnait en lui, Ganimard ne songeait qu’à une chose, appeler ses agents. Et comme la pièce où il se trouvait donnait sur la cour, peu à peu, par un mouvement tournant, il essayait de revenir à la porte de communication. D’un bond, il sauterait alors vers la fenêtre et casserait l’un des carreaux.

« Faut-il tout de même, continuait Lupin, faut-il que vous en ayez une couche, toi et les autres ! Depuis le temps que vous tenez l’étoffe, il n’y en a pas un qui ait eu l’idée de la palper, pas un qui se soit demandé la raison pour laquelle la