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blague… un ramassis de suppositions et d’hypothèses qui ne repose sur rien. Je ne marche pas. »

Quand il parvint au 36 du quai des Orfèvres, il était absolument décidé à tenir l’incident pour nul et non avenu.

Il monta au service de la Sûreté. Là, un de ses camarades lui dit :

« Tu as vu le chef ?

— Non.

— Il te demandait tout à l’heure.

— Ah ?

— Oui, va le rejoindre.

— Où ?

— Rue de Berne… un assassinat qui a été commis cette nuit…

— Ah ! et la victime ?

— Je ne sais pas trop… une chanteuse de café-concert, je crois. »

Ganimard murmura simplement :

« Crebleu de crebleu… »

Vingt minutes après, il sortait du métro et se dirigeait vers la rue de Berne.

La victime, connue dans le monde des théâtres sous le sobriquet de Jenny Saphir, occupait un modeste appartement situé au second étage. Conduit par un agent de police, l’inspecteur principal traversa d’abord deux pièces, puis pénétra dans la chambre où se trouvaient déjà les magistrats chargés de l’enquête, le chef de la Sûreté, M. Dudouis, et un médecin légiste.

Au premier coup d’œil, Ganimard tressaillit. Il avait aperçu, couché sur un divan, le cadavre d’une jeune femme dont les mains se crispaient à un lambeau de soie rouge ! L’épaule, qui apparaissait hors du corsage échancré, portait la mar-