« Et après ? » me dit Lupin, à la suite d’un silence plus long…
— Ma foi, cela me semble terminé… Voilà plusieurs minutes qu’il n’y a rien. »
Nous attendîmes, et, comme aucune lueur ne se jouait plus dans l’espace, je plaisantai :
« M’est avis que nous avons perdu notre temps. Quelques chiffres sur du papier, le butin est maigre. »
Sans bouger de son divan, Lupin reprit :
« Ayez l’obligeance, mon cher, de remplacer chacun de ces chiffres par la lettre de l’alphabet qui lui correspond en comptant, n’est-ce pas, A comme 1, B comme 2, etc.
— Mais c’est idiot.
— Absolument idiot, mais on fait tant de choses idiotes dans la vie… Une de plus… »
Je me résignai à cette besogne stupide, et je notai les premières lettres : S-U-R-T-O-U-T…
« Un mot ! m’écriai-je… Voici un mot qui se forme.
— Continuez donc, mon cher. »
Et je continuai, et les lettres suivantes composèrent d’autres mots que je séparais les uns des autres, au fur et à mesure. Et, à ma grande stupéfaction, une phrase entière s’aligna sous mes yeux.
« Ça y est ? me dit Lupin, au bout d’un instant.
— Ça y est !… Par exemple, il y a des fautes d’orthographe.
— Ne vous occupez pas de cela, je vous prie…, lisez lentement. »
Alors je lus cette phrase inachevée, que je donne ici telle qu’elle m’apparut :