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papiers qui se trouvaient dans ta poche, j’ai mis le temps à profit. Je connais toutes tes affaires, toutes tes combinaisons, tous tes faux noms, toute l’organisation de ta bande, tous les logements que tu possèdes dans Paris et ailleurs. J’ai même visité l’un d’eux, le plus secret, celui où tu caches tes papiers, tes registres et l’histoire détaillée de tes opérations financières. Le résultat de mes recherches ? Pas mauvais. Voici quatre chèques détachés de quatre carnets, et qui correspondent à quatre comptes que tu as dans des banques sous quatre noms différents. Sur chacun d’eux j’ai inscrit la somme de dix mille francs. Davantage eût été périlleux. Maintenant, signe.

« Bigre ! dit Lupin avec ironie, c’est tout bonnement du chantage, honnête Madame Dugrival.

— Cela te suffoque, hein ?

— Cela me suffoque.

— Et tu trouves l’adversaire à ta hauteur ?

— L’adversaire me dépasse. Alors le piège, qualifions-le d’infernal. Le piège infernal où je suis tombé ne fut pas tendu seulement par une veuve altérée de vengeance, mais aussi par une excellente industrielle désireuse d’augmenter ses capitaux ?

— Justement.

— Mes félicitations. Et j’y pense, est-ce que, par hasard, M. Dugrival ?…

— Tu l’as dit, Lupin. Après tout, pourquoi te le cacher ? Ça soulagera ta conscience. Oui, Lupin, Dugrival travaillait dans la même partie que toi. Oh ! pas en grand… Nous étions des modestes… une pièce d’or de-ci, de-là… un porte-monnaie que Gabriel, dressé par nous, chipait aux courses de droite et de gauche… Et, de la sorte,