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« — 14 – 7… » me dit Lupin.

Le reflet disparut pendant quelques secondes, puis, coup sur coup, à intervalles réguliers, frappa la façade, et disparut de nouveau.

Instinctivement, j’avais compté, et je dis à haute voix :

« — 5… »

— Vous avez saisi ? Pas dommage, » ricana Lupin.

Il se dirigea vers la fenêtre et se pencha comme pour se rendre compte du sens exact que suivait le rayon lumineux. Puis il alla se recoucher sur le canapé en me disant :

« — À votre tour, maintenant, comptez… »

J’obéis, tellement ce diable d’homme avait l’air de savoir où il voulait en venir. D’ailleurs, je ne pouvais m’empêcher d’avouer que c’était chose assez curieuse que cette régularité des coups de lumière sur la façade, que ces apparitions et ces disparitions qui se succédaient comme les signaux d’un phare.

Cela provenait évidemment d’une maison située sur le côté de la rue où nous nous trouvions, puisque le soleil pénétrait alors obliquement par mes fenêtres. On eût dit que quelqu’un ouvrait ou fermait alternativement une croisée, ou plutôt se divertissait à renvoyer des rayons de clarté à l’aide d’un petit miroir de poche.

« C’est un enfant qui s’amuse, » m’écriai-je au bout d’un instant, quelque peu agacé par l’occupation stupide qui m’était imposée.

— Allez toujours ! »

Et je comptais… Et j’alignais des chiffres… Et le soleil continuait à danser en face de moi, avec une précision vraiment mathématique.