chef et de ses inspecteurs. Dimbleval fait jouer l’électricité. Lupin, dissimulé par le paravent, est en habit. Il a enlevé sa barbe rousse, s’est assis, et tranquillement, se démaquille.)
DIMBLEVAL, affolé. – Où est-il ?
LE SOUS-CHEF. – Il s’est caché.
DIMBLEVAL. – Eh bien ! regardez dans ma chambre, Marescot, il n’y a que là. Passez devant.
LE SOUS-CHEF, ouvrant. – Personne… Et derrière ce paravent ? (Il traverse la scène, Lupin a un geste d’attention. Mais le sous-chef aperçoit la table et la stèle.) Mais non, pas ici… tenez…
DIMBLEVAL – Impossible.
LE SOUS-CHEF. – Cependant… cette table… ce trépied… c’est certain. Il s’est enfui par les toits…
DIMBLEVAL. – Mais par où serait-il venu ?
LE SOUS-CHEF. – Par le même chemin.
DIMBLEVAL – C’est beaucoup trop haut !
LE SOUS-CHEF. – Regardez… Il avait des complices… la lucarne est encore ouverte… Peut-on monter sur les toits ?
DIMBLEVAL. – Il faut redescendre et demander à la concierge, l’escalier de service. Notre homme sera loin… si tant est qu’il soit venu par là.
LE SOUS-CHEF. – Eh quoi, mon cher, vous êtes aveugle. (Montrant la blouse.) Et cela ? Qu’est-ce que c’est ? C’est à vous ?
DIMBLEVAL – Non.
LE SOUS-CHEF. – Parbleu ! C’est la blouse de notre homme… il s’en est débarrassé pour mieux fuir… Et son chapeau, absolument le signalement que m’a donné le vieux Russe.
DIMBLEVAL – Comment, le vieux Russe, mon modèle ?
LE SOUS-CHEF. – Oui, on l’a ramassé dans un ruisseau, ivre mort, il a bavardé.
DIMBLEVAL. – C’est donc un complice ?
LE SOUS-CHEF. – Le complice d’un individu que nous recherchons depuis quelques jours… un homme à barbe rousse… un apache des plus dangereux. (Gestes appropriés de Lupin.) Nous savons par le Russe que le coup est pour cette nuit… on doit voler un collier.
DIMBLEVAL, tranquille. – Non.
LE SOUS-CHEF. – Mais si… un collier d’émeraudes enfermé dans un secrétaire.
DIMBLEVAL, ironique. – Dans celui-là, sans doute !
LE SOUS-CHEF. – Probablement.