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en les atténuant selon les circonstances, faire en sorte qu’elles ne servissent qu’à l’intérêt de Coralie…

Les deux voitures s’arrêtèrent donc presque en même temps devant l’hôtel Essarès, où stationnait déjà une autre automobile. Coralie descendit et disparut sous la voûte cochère.

La femme de chambre et Siméon franchirent aussi le trottoir.

— Viens, dit Patrice au Sénégalais.

La porte était entr’ouverte et Patrice entra.

Dans le grand vestibule, il y avait deux agents de planton.

Patrice les salua d’un geste hâtif et passa en homme qui est de la maison, et dont l’importance est si considérable que rien d’utile ne pourrait s’y faire en dehors de lui.

Le son de ses pas sur les dalles lui rappela la fuite de Bournef et de ses complices. Il était dans le bon chemin. D’ailleurs, un salon s’ouvrait à gauche, celui par lequel les complices avaient emporté le cadavre du colonel et qui communiquait avec la bibliothèque.

Des bruits de voix venaient de ce côté. Il traversa le salon.

À ce moment, il entendit Coralie qui s’exclamait avec un accent de terreur :

— Ah ! mon Dieu ! Ah ! mon Dieu ! est-ce possible ?

Deux autres agents lui barrèrent la porte. Il leur dit :

— Je suis parent de Mme Essarès… le seul parent…

— Nous avons ordre, mon capitaine…

— Je le sais bien, parbleu ! Ne laissez entrer personne ! Ya-Bon, reste ici.

Il passa.

Mais, dans la vaste pièce, un groupe de six à sept messieurs, commissaires et ma-