bre ! Aussi c’est toi qui m’assombris. Tu vois toujours les choses en noir… comme un nègre… Décampe.
Ya-Bon s’en allait tout déconfit, mais on vint frapper à la porte, et quelqu’un cria du dehors :
— Mon capitaine, on vous téléphone.
Patrice sortit précipitamment. Qui diable pouvait lui téléphoner à cette heure matinale ?
— De la part de qui ? demanda-t-il à l’infirmière qui le précédait.
— Ma foi, je ne sais pas, mon capitaine… Une voix d’homme… qui paraissait avoir hâte de vous parler. On avait sonné assez longtemps. J’étais en bas à la cuisine…
Malgré lui, Patrice évoquait le téléphone de la rue Raynouard, dans la grande salle de l’hôtel Essarès. Les deux faits avaient-ils quelque rapport entre eux ?
Il descendit un étage et suivit un couloir. L’appareil se trouvait au-delà d’une antichambre, dans une pièce qui servait alors de lingerie, et où il s’enferma.
— Allo !… c’est moi, le capitaine Belval. De quoi s’agit-il ?
Une voix, une voix d’homme en effet, et qu’il ne connaissait pas, lui répondit, mais si essoufflée, si haletante !
— Capitaine Belval !… Ah ! c’est bien… Vous voilà… mais j’ai bien peur qu’il ne soit trop tard… aurais-je le temps… Tu as reçu la clef et la lettre ?…
— Qui êtes-vous ?
— Tu as reçu la clef et la lettre ? insista la voix.
— La clef oui, mais pas la lettre, répliqua Patrice.