Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Autre chose qui en vaut la peine ?

— Oui. Je l’ai proposée tout à l’heure au colonel, pendant que vous étiez sortis. Mais s’il voulait bien vous trahir et traiter avec moi pour l’ensemble du secret, il a refusé cette autre chose.

— Pourquoi l’accepterai-je ?

— Parce que c’est à prendre ou à laisser, et que tu comprends, toi, ce qu’il n’a pas compris.

— Donc, une transaction, n’est-ce pas ?

— Oui.

— De l’argent.

— Oui.

Bournef haussa les épaules.

— Sans doute quelques billets de mille ? Et tu t’imagines que Bournef et que ses amis seront assez naïfs ?… Voyons, Essarès, pourquoi veux-tu que nous transigions ? Ton secret, nous le connaissons presque entièrement…

— Vous savez en quoi il consiste, mais vous ignorez les moyens de vous en servir. Vous ignorez, si l’on peut dire, l’ « emplacement » de ce secret. Tout est là.

— Nous le découvrirons.

— Jamais.

— Si, ta mort nous facilitera les recherches.

— Ma mort ? Dans quelques heures, grâce à la dénonciation du colonel, vous allez être traqués et pris au collet probablement, en tout cas incapables de poursuivre vos recherches. Par conséquent, vous non plus, vous n’avez guère le choix. Ou l’argent que je vous propose, ou bien… la prison.

— Et si nous acceptons, dit Bournef, que