Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV.

Devant les flammes.

Maman Coralie ! Maman Coralie, cachée dans cette maison que ses agresseurs avaient envahie, et où lui-même se cachait grâce à un concours de circonstances inexplicables !

Il eut cette idée immédiate — et alors, une des énigmes tout au moins se dissipait — qu’entrée, elle aussi, par la ruelle, elle avait pénétré dans la maison par le perron, et qu’elle lui avait, de la sorte, ouvert le passage. Mais, en ce cas, comment s’était-elle procuré les moyens de réussir une pareille entreprise ? Et surtout que venait-elle faire là ?

Toutes ces questions se posaient d’ailleurs à l’esprit du capitaine Belval sans qu’il essayât d’y répondre, tellement la figure hallucinée de Coralie l’impressionnait. En outre un second cri, plus sauvage encore que le premier, partait d’en bas, et il vit les deux pieds de la victime qui se tordaient devant l’écran rouge du foyer.

Mais cette fois, Patrice, retenu par la présence de Coralie, n’avait pas envie de se porter au secours du patient. Il décidait de modeler en tout sa conduite sur celle de la jeune femme, de ne pas bouger, et même de ne rien faire pour attirer son attention.

— Repos ! commanda le chef. Tirez-le en arrière. L’épreuve suffira sans doute.

Et, s’approchant :

— Eh bien, mon cher Essarès, qu’en dis-tu ? Ça te plaît, cette histoire là ? Et, tu sais, nous n’en sommes qu’au début. Si tu ne parles pas, nous irons jusqu’au bout, comme faisaient les vrais « chauffeurs » du