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Mais il était inutile que Ya-Bon galopât. La voiture — une limousine de maître — avait enfilé la rue Raynouard, et le capitaine put arriver lui-même au moment où elle s’arrêtait à trois ou quatre mètres du carrefour, devant une grande porte cochère, située sur la gauche.

Cinq hommes descendirent.

L’un d’eux sonna.

Il s’écoula trente à quarante secondes. Puis une deuxième fois Patrice perçut la vibration du timbre. Les cinq hommes massés sur le trottoir attendaient. Enfin, après un troisième coup de timbre, une petite entrée pratiquée dans l’un des vantaux fut entre-bâillée.

Il y eut une pause. On parlementait. La personne qui avait ouvert devait demander des explications. Mais soudain deux des hommes appuyèrent fortement sur le vantail qui céda sous la poussée et livra passage à toute la bande.

Un bruit violent. La porte se referma. Aussitôt le capitaine étudia les lieux.

La rue Raynouard est un ancien chemin de campagne qui serpentait jadis parmi les maisons et les jardins du village de Passy, au flanc des collines que baigne la Seine.