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qu’est-ce qui vous a permis de délivrer Coralie de la mort la plus affreuse ?

— Oh ! répondit don Luis, de ce côté, c’est encore plus simple, et la lumière s’est faite presque à mon insu. En quelques mots, vous allez voir… Mais éloignons-nous d’abord. M. Desmalions et ses hommes deviennent un peu gênants.

Les agents étaient répartis aux deux entrées du chantier Berthou. M. Desmalions leur donnait ses instructions. Visiblement il leur parlait de don Luis et se préparait à l’aborder.

— Allons sur la péniche, dit don Luis. J’y ai laissé des papiers importants.

Patrice le suivit.

En face de la cabine où se trouvait le cadavre de Grégoire, était une autre cabine à laquelle on accédait par le même escalier. Une chaise la meublait, et une table.

— Mon capitaine, fit don Luis, qui ouvrit un tiroir et y prit une lettre qu’il cacheta ; mon capitaine, voici une lettre que je vous prierai de remettre… Mais non, pas de phrases inutiles. À peine aurai-je le temps de satisfaire votre curiosité. Ces messieurs approchent. Il s’agit pour l’instant du triangle. Parlons-en, et sans retard.

Il tendait l’oreille avec une attention dont Patrice devait bientôt comprendre la signification réelle.

Et, tout en écoutant ce qui se passait dehors, il reprit :

— Le triangle d’or ! Il y a des problèmes que l’on résout un peu au hasard, sans chercher. Ce sont les événements qui nous mènent à la solution, et, parmi ces événements, on choisit inconsciemment, on démêle, on examine celui-ci, on écarte celui-là, et, tout à coup, on aperçoit le but… Donc ce matin, après vous avoir mené vers les tombes, et vous avoir enterré sous la dalle, Essarès bey revint à moi. Me croyant en-