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va-t-il ? Je suis exact au rendez-vous, hein ? Mais dites donc, auriez-vous été blessé de nouveau à la tête ?

— Oui… c’est insignifiant, répliqua Patrice. Mais de quel rendez-vous est-il question ?

— Comment ? Mais de celui que vous m’avez donné !

— Je ne vous ai pas donné de rendez-vous.

— Oh ! oh ! fit M. Desmalions, qu’est-ce que cela signifie ? Tenez, voici la note qu’on m’a apportée à la Préfecture. Je vous la lis : « De la part du capitaine Belval, M. Desmalions est averti que le problème du triangle est résolu. Les dix-huit cents sacs sont à sa disposition. On le prie de vouloir bien venir à six heures, quai de Passy, avec pleins pouvoirs du gouvernement pour accepter les conditions de la remise. Il serait utile d’amener une vingtaine d’agents solides, dont la moitié serait postée une centaine de mètres avant la propriété Essarès, et l’autre une centaine de mètres après. » Voilà. Est-ce clair ?

— Très clair, dit Patrice, mais ceci n’est pas de moi.

— De qui est-ce donc ?

— D’un homme extraordinaire, qui a déchiffré toutes ces énigmes en se jouant, et qui, certainement, va venir lui-même vous apporter le mot.

— Son nom ?

— Je ne peux pas le dire.

— Oh ! oh ! en temps de guerre, c’est un secret difficile à garder.

— Très facile, monsieur, fit une voix derrière M. Desmalions. Il suffit de bien vouloir.

M. Desmalions et Patrice se retournèrent et virent un monsieur habillé d’un pardessus noir en forme de longue lévite, et le cou encerclé d’un haut col, une manière de clergyman anglais.