Il y eut un assez long silence. Le vieillard réfléchissait et, visiblement, cherchait une issue pour échapper à l’étreinte de son ennemi. Mais les plaisanteries d’Arsène Lupin devaient le troubler profondément, car il ne put balbutier que des syllabes confuses.
À la fin, il fit un effort et prononça :
— Et Patrice ?
— Patrice ? répéta Lupin.
— Oui. Que va-t-il devenir ?
— Tu as une idée à ce propos ?
— J’offre sa vie en échange de la mienne.
Lupin parut stupéfait.
— Il est donc en danger de mort, selon toi ?
— Oui, et c’est pourquoi je propose le marché : sa vie contre la mienne.
Lupin se croisa les bras et prit un air indigné :
— Eh bien vrai ! tu en as du culot ! Comment, Patrice est mon ami, et tu me crois capable de l’abandonner ainsi ? Moi, Lupin, je ferais des mots plus ou moins spirituels sur ta mort imminente, tandis que mon ami Patrice serait en danger ? Vieux Siméon, tu baisses. Il est temps que tu ailles te reposer dans un monde meilleur.
Il souleva une tenture, ouvrit une porte, et appela :
— Eh bien, mon capitaine ?
Puis, après un second appel, il continua :
— Ah ! je vois que vous avez repris connaissance, mon capitaine. Tant mieux ! Et vous n’êtes pas trop étonné de me voir ? Non ! Ah ! surtout, je vous en prie, pas de remerciement. Ayez seulement l’obligeance