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— Où sont-ils maintenant ?

— Avec Coralie. J’ai pu la sauver. Je l’ai remise entre leurs mains. Mais il ne s’agit pas d’elle. Vite… un docteur… il n’est que temps…

— Il y en a un dans la maison.

— Je n’en veux pas. Tu as l’annuaire du téléphone ?

— Voici.

— Ouvre-le et cherche…

— Quel nom ?

— Le docteur Géradec.

— Hein ! Mais ce n’est pas possible. Le docteur Géradec ? Vous n’y pensez pas !…

— Pourquoi ? Sa clinique est proche, boulevard de Montmorency, et tout à fait isolée.

— Je sais. Mais vous n’ignorez pas ?… Il y a de mauvais bruits sur lui, monsieur Siméon… toute une affaire de passeports et de faux certificats…

— Va toujours…

— Voyons, quoi, monsieur Siméon, est-ce que vous voudriez partir ?

— Va toujours.

Siméon feuilleta l’annuaire et téléphona. La communication n’étant pas libre, il inscrivit le numéro sur un bout de journal, puis sonna de nouveau.

On lui répondit alors que le docteur était sorti et ne rentrerait qu’à dix heures du matin.

— Tant mieux, fit Siméon, je n’aurais pas eu la force d’y aller tout de suite. Préviens que j’irai à dix heures.

— Je vous annonce sous le nom de Siméon ?

— Sous mon vrai nom, Armand Belval. Dis que c’est urgent… une intervention chirurgicale est nécessaire.

Le concierge obéit et raccrocha l’appareil en gémissant :

— Ah ! mon pauvre monsieur Siméon !