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quelle était inscrit « Ici repose Patrice et Coralie… » et il tenta l’effort.

La pierre se souleva, en effet, du premier coup, comme si un contrepoids l’eût obligée à s’enfoncer à l’autre bout.

— Attends, dit le vieillard. Il faut la soutenir, sans quoi elle retomberait.

— Comment la soutenir ?

— Avec une barre de fer.

— Il y en a une ?

— Oui, au bas de la deuxième marche.

Trois marches avaient été découvertes, qui descendaient dans une cavité de petite dimension, où un homme pouvait à peine tenir, courbé en deux. Patrice aperçut la barre de fer, et, maintenant la pierre avec son épaule, il saisit la barre et la dressa.

— Bien, reprit Siméon, cela ne bougera pas. Tu n’as plus qu’à te baisser dans l’excavation. C’est là qu’aurait dû être mon cercueil, et c’est là que je venais souvent m’étendre auprès de ma bien-aimée Coralie. J’y restais des heures, à même la terre… et lui parlant à elle. Nous causions tous deux, je t’assure, nous causions… Ah ! Patrice !…

Patrice avait ployé sa haute taille dans l’étroit espace où il avait du mal à tenir, et il demanda :

— Que faut-il faire ?

— Tu ne l’entends pas, ta Coralie, toi ? Il n’y a qu’une cloison qui vous sépare… quelques briques dissimulées par un peu de terre… Et une porte… Derrière, c’est l’autre caveau ; c’est le caveau de Coralie… Et derrière, Patrice, il y en a un autre… où se trouvent les sacs d’or.

Le vieillard s’était penché et dirigeait les recherches, à genoux sur le gazon…