Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est la tombe de ma Coralie, et c’est la mienne, et c’est ici le but.

Il se retourna, effaré.

— Les traces de pas ? Tu les effaceras au retour, hein ? car il retrouverait notre piste, lui, et il saurait que c’est là…

Patrice s’écria :

— Eh ! il n’y a rien à craindre ! Hâtons-nous. Alors, Coralie est là ?… là, au fond ? Enterrée déjà ? Ah ! l’abomination !

Il semblait à Patrice que chaque minute écoulée comptait plus qu’une heure de retard, et que le salut de Coralie dépendait d’une hésitation ou d’un faux mouvement. Il fit tous les serments exigés. Il jura sur Coralie. Il s’engagea sur l’honneur. À ce moment, il n’y aurait pas eu d’acte qu’il n’eût été prêt à accomplir.

Accroupi sur l’herbe, sous le petit temple, le doigt tendu, Siméon répéta :

— C’est là… c’est là-dessous…

— Est-ce croyable ? Sous la pierre tombale ?

— Oui.

— La pierre se lève, alors ? demanda Patrice anxieusement.

— Oui.

— Mais à moi seul, je ne puis la lever… Ce n’est pas possible… Il faudrait trois hommes.

— Non, dit le vieillard, il y a un mouvement de bascule. Tu y parviendras facilement… Il suffit d’un effort à l’une des extrémités…

— Laquelle ?

— Celle-ci, à droite.

Patrice s’approcha et saisit la grande plaque sur la-