faire plaisir. Mais quand donc direz-vous la vérité à votre cher fils ? Quelle joie pour lui !… »
Au-dessous de la lettre, ces mots écrits par Siméon Diodokis, comme une note personnelle :
« Une fois de plus, je prends vis-à-vis de moi l’engagement solennel de ne rien révéler à mon fils bien-aimé avant que ma fiancée Coralie soit vengée, et avant que Patrice et Coralie Essarès soient libres de s’aimer et de s’unir. »
— C’est bien l’écriture de votre père ? demanda don Luis.
— Oui, fit Patrice bouleversé… Et c’est également l’écriture des lettres adressées par ce misérable à son ami Vacherot… Oh ! quelle ignominie !… cet homme !… ce bandit !…
Siméon eut un mouvement. Plusieurs fois ses paupières s’ouvrirent et se refermèrent. Puis, s’éveillant tout à fait, il regarda Patrice.
Tout de suite, celui-ci, d’une voix étouffée, prononça :
— Coralie ?…
Et, comme Siméon ne semblait pas comprendre, encore étourdi, et le contemplait avec stupeur, il répéta plus durement :
— Coralie ?… Où est-elle ?… Où l’avez-vous enfouie ? Elle meurt, n’est-ce pas ?
Siméon revenait peu à peu à la vie, à la conscience.
Il marmotta :
— Patrice… Patrice…
Il regarda autour de lui, aperçut don Luis, se souvint sans doute de sa lutte im-