Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que je ne réussisse à venir jusqu’ici et que ces trois lignes ne me suffisent. Pauvre Ya-Bon !

— Mais, objecta Patrice, tout cela, selon vous, aurait eu lieu avant notre arrivée à Paris, donc vers minuit ou une heure.

— Oui.

— Et alors, ce coup de feu que nous venons d’entendre, quatre ou cinq heures après ?

— Là, je deviens moins affirmatif. Il est à présumer que Siméon se sera tapi dans l’ombre. Ce n’est qu’au tout petit jour que, plus tranquille, n’ayant pas entendu Ya-Bon, il aura risqué quelques pas. Ya-Bon, qui veillait silencieusement aura sauté sur lui.

— De sorte que vous supposez…

— Je suppose qu’il y a eu lutte, que Ya-Bon a été blessé et que Siméon…

— Et que Siméon s’est enfui ?

— Ou qu’il est mort. Du reste, d’ici quelques minutes, nous serons renseignés.

Il dressa l’échelle contre la grille qui surmontait le mur. Aidé par don Luis, le capitaine passa. Puis, ayant enjambé la grille à son tour, don Luis retira l’échelle, la jeta dans le jardin, et l’examina attentivement.

Enfin ils se dirigèrent, au milieu des herbes hautes et des arbustes touffus, vers le pavillon.

Le jour croissait rapidement, et les choses prenaient leur forme précise. Ils contournèrent le pavillon.

Arrivés en vue de la cour, du côté de la rue, don Luis, qui marchait le premier, se retourna et dit :