— Nous avons absolument besoin de voir M. Amédée Vacherot.
— C’est moi.
— C’est vous ?
— Oui, moi, le concierge. Mais de quel droit ?
— Ordre de la préfecture, dit don Luis, qui exhiba une médaille quelconque.
Ils entrèrent dans la loge.
Amédée Vacherot était un petit vieillard, à figure honnête, à favoris blancs, qui avait l’aspect d’un bedeau.
— Répondez nettement, ordonna don Luis d’une voix rude, et pas de faux détours, n’est-ce pas ? Nous cherchons le sieur Siméon Diodokis.
Le concierge s’effara.
— Pour lui faire du mal ? Si c’est pour lui faire du mal, inutile de m’interroger. J’aimerais mieux la mort à petit feu que de nuire à ce bon M. Siméon.
Le ton de don Luis se radoucit.
— Lui faire du mal ? Au contraire, nous le cherchons pour lui rendre service, pour le préserver d’un grand danger.
— Un grand danger, s’écria M. Vacherot. Ah ! cela ne m’étonne pas. Je ne l’ai jamais vu dans un tel état d’agitation.
— Il est donc venu ?
— Oui, un peu après minuit.
— Il est ici ?
— Non, il est reparti.
Patrice eut un geste de désespoir et demanda :
— Il a laissé quelqu’un peut-être ?
— Non, mais il voudrait amener quelqu’un.
— Une dame ?
M. Vacherot hésita.
— Nous savons, reprit don Luis, que Siméon Diodokis essaye de mettre à l’abri