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escaladant la colline, et coupant droit, débouchait dans Bonnières quinze minutes après.

Ils traversèrent le village.

Un peu plus loin, à droite, il y avait une auberge. Don Luis s’y arrêta et dit à son chauffeur :

— Si, à minuit, nous ne sommes pas revenus, retourne à Paris. Vous m’accompagnez, capitaine ?

Patrice le suivit vers la droite et ils aboutirent, par un petit chemin, aux berges du fleuve qu’ils suivirent durant un quart d’heure. Enfin, don Luis trouva ce qu’il semblait chercher : une barque, attachée à un pieu, non loin d’une villa dont les volets étaient clos.

Don Luis défit la chaîne.

Il était environ sept heures du soir. La nuit venait rapidement, mais un beau clair de lune illuminait l’espace.

— Tout d’abord, dit don Luis, un mot d’explication. Nous allons guetter la péniche, qui débouchera sur le coup de dix heures. Elle nous rencontrera en travers du fleuve et, à la lueur de la lune… ou de ma lampe électrique, nous lui ordonnerons de stopper, ce à quoi, sans doute, étant donné votre uniforme, elle obéira. Alors nous montons.

— Si elle n’obéit pas ?

— C’est l’abordage. Ils sont trois, mais nous sommes deux. Donc…

— Et après ?

— Après ? Il y a tout lieu de croire que les deux hommes de l’équipage ne sont que des comparses, au service de Siméon, mais ignorants de ses actes, et ne sachant pas