Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais pour quelle raison ?

— Oh ! il n’y a pas de raison.

— Cependant…

— Eh bien, je trouve que cela marche trop bien.

— Qu’est-ce qui marche trop bien ?

— Notre affaire.

Et, comme Patrice allait encore l’interroger, il prononça :

— Mon capitaine, j’ai pour vous la plus franche sympathie, et je porte le plus vif intérêt à tout ce qui vous concerne, mais, je vous l’avouerai, il y a un problème qui domine toutes mes pensées, et un but où tendent maintenant tous mes efforts. C’est la poursuite de l’or qu’on nous a volé, et, cet or-là, je ne veux pas qu’il nous échappe… J’ai réussi de votre côté. De l’autre, pas encore. Vous êtes sains et saufs tous les deux, mais je n’ai pas les dix-huit cents sacs, et il me les faut… il me les faut…

— Mais vous les aurez, puisque vous savez où ils sont.

— Je les aurai, dit don Luis, lorsqu’ils seront sous mes yeux, étalés. Jusque-là, c’est l’inconnu.

À Mantes, les recherches ne furent pas longues. Ils eurent presque aussitôt la satisfaction d’apprendre qu’un voyageur dont le signalement correspondait à celui du vieux Siméon était descendu à l’hôtel des Trois-Empereurs, et qu’à l’heure actuelle il dormait dans une chambre du troisième étage.

Don Luis s’installa au rez-de-chaussée, tandis que Patrice qui, à cause de sa jambe,