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et on chargeait… quoi ? J’ignore. Et puis, au petit matin, démarrage.

— Où allaient-ils ?

— Ils descendaient la rivière du côté de Mantes.

— Merci, camarade, c’est ce que je voulais savoir.

Dix minutes plus tard, en arrivant à l’hôtel Essarès, Patrice et don Luis trouvaient le chauffeur de l’automobile où Siméon Diodokis avait pris place après sa rencontre avec don Luis. Selon la prévision de don Luis, Siméon, s’était fait conduire à une gare, la gare Saint-Lazare, où il avait pris son billet.

— Pour quelle destination ? demanda don Luis.

Le chauffeur répondit :

— Pour Mantes !



XV.

La « Belle-Hélène »

— Pas d’erreur, fit Patrice. L’avertissement même qui fut donné à M. Desmalions que l’or était expédié… la rapidité avec laquelle le travail fut exécuté, de nuit, sans préparatifs et par les gens mêmes du bateau… la nationalité étrangère de ces gens… la direction qu’ils ont prise… tout concorde. Il est probable qu’il y a, entre la cave où on le jetait et le réduit où il aboutissait, une cachette intermédiaire où l’or séjournait, à moins que les dix-huit cents sacs aient pu attendre leur expédition, suspendus les uns derrière les autres le long de la canalisation ?…

»  Mais cela importe peu. L’essentiel est de savoir que la Belle-Hélène, blottie dans quelque coin de banlieue, attendait l’occasion propice. Jadis, Essarès bey, par prudence, lui lançait un signal à l’aide de cette pluie d’étincelles que j’ai observée. Cette fois-ci, le vieux Siméon, qui continue l’œuvre d’Essarès, sans doute pour son propre