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d’une grille en fer dont le sable, maintenu par des planches, cachait la partie inférieure.

Don Luis dégagea la grille et dit en plaisantant :

— Avez-vous remarqué que, dans cette aventure, aucune porte n’est fermée ?… Espérons qu’il en sera de même pour celle-ci.

L’hypothèse se trouva confirmée, ce qui ne manqua pas, malgré tout, d’étonner don Luis, et ils pénétrèrent dans un de ces réduits où les ouvriers serrent leurs instruments.

— Jusqu’ici, rien d’anormal, murmura don Luis, qui alluma une lampe électrique. Des seaux, des pioches, des brouettes, une échelle… Ah ! ah ! voilà bien ce que je pensais… Des rails…, tout un système de rails à petit écartement… Aidez-moi, capitaine, débarrassons le fond. Parfait… Nous y sommes.

Au ras du sol, et face à la grille, s’ouvrait un orifice rectangulaire exactement semblable à celui du bassin. On apercevait le fil de fer en haut. Une suite de crochets y étaient suspendus.

Don Luis expliqua :

— Donc, ici, arrivée des sacs. Ils tombaient pour ainsi dire dans un de ces petits wagonnets que vous voyez en ce coin. Les rails étaient déployés, la nuit bien entendu, traversaient la berge, et les wagonnets étaient dirigés vers une péniche où ils déchargeaient leur contenu… simple mouvement de bascule !

— De sorte que ?…

— De sorte que l’or de la France s’en allait par là… je ne sais où… à l’étranger.