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longer mon séjour d’une seule minute à partir du moment où j’aurai découvert les dix-huit cents sacs d’or. Je n’ai répondu à l’appel de mon ami Ya-Bon que pour cette unique raison. Lorsque les sacs d’or seront en notre possession, c’est-à-dire au plus tard après-demain soir, je m’en irai. D’ailleurs, les deux affaires sont liées. Le dénouement de l’une sera la conclusion de l’autre. Et maintenant, assez de paroles, assez d’explications, présentez-moi à maman Coralie, et travaillons !

Il se mit à rire :

— Pas de mystère avec elle, mon capitaine. Dites-lui mon vrai nom. Je n’ai rien à craindre : Arsène Lupin a toutes les femmes pour lui.

Quarante minutes plus tard, maman Coralie était dans sa chambre, bien soignée et bien gardée. Patrice avait pris un repas substantiel, tandis que don Luis se promenait sur la terrasse en fumant des cigarettes.

— Ça y est, mon capitaine ? Nous commençons ?

Il regarda sa montre.

— Cinq heures et demie. Nous avons encore plus d’une heure de jour ; c’est suffisant.

— Suffisant ?… Vous n’avez pas la prétention, je suppose, d’arriver au but en une heure ?

— Au but définitif, non, mais au but que je m’assigne, oui… et même avant. Une heure ? Pour quoi faire, mon Dieu ? Dans quelques minutes, nous serons renseignés sur la cachette de l’or.

Don Luis se fit conduire à la cave creusée sous la bibliothèque et où Essarès bey enfermait les sacs d’or jusqu’au moment de leur expédition.