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— C’est-à-dire trop tard, fit Patrice.

— Oui, trop tard. Ce n’est pas son affaire, ni celle de la police. Aussi j’aime mieux qu’elle ne s’en mêle pas. J’ai demandé le silence à vos mutilés sur tout ce qui peut leur paraître équivoque. De sorte que, si M. Desmalions vient aujourd’hui, il croira que tout est en ordre. Et puis, tranquille de ce côté, muni par vous des renseignements nécessaires, j’ai, en compagnie de Ya-Bon, franchi la ruelle et pénétré dans ce jardin.

— La porte en était ouverte ?

— Non, mais au même moment, Siméon sortait du jardin. Malchance pour lui, n’est-ce pas ? et dont j’ai profité hardiment. J’ai mis la main sur la clenche, et nous sommes entrés, sans qu’il osât protester. Et certes il a bien su qui j’étais.

— Mais vous, vous ignoriez alors que ce fût lui l’ennemi ?

— Comment, je l’ignorais ?… Et votre journal ?

— Je ne me doutais pas…

— Mais, mon capitaine, chaque page est une accusation contre lui. Il n’y a pas un incident auquel il n’ait été mêlé, pas un forfait qu’il n’ait préparé !