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sis vitré qui occupait le centre du plafond, et par où provenait la seule lumière dont la pièce s’éclairât.

Et toujours la même question angoissante se posait à eux. Qu’allait-il advenir ? L’ennemi allait-il montrer son visage au-dessus de ce châssis et se démasquer enfin ?

Assez longtemps, ce travail se poursuivit sur le toit. Les pas ébranlaient les plaques de zinc qui le recouvraient, selon une direction qui reliait le côté droit de la maison aux abords de la lucarne.

Et, tout à coup, cette lucarne, ou plutôt une partie de cette lucarne, un rectangle de quatre carreaux, fut soulevée très légèrement, par une main qui assujettit un bâton pour que l’entrebâillement demeurât.

Et l’ennemi traversa de nouveau le toit et redescendit.

Ce fut presque une déception, et un tel besoin d’en savoir davantage les secoua que Patrice se remit à casser les planches du lambris, les derniers morceaux, la fin de l’inscription.

Et cette inscription leur fit revivre les dernières minutes qui venaient de s’écouler. La rentrée de l’ennemi, le frôlement contre les portes et contre les fenêtres murées, le bruit sur le toit, l’entrebâillement de la lucarne, la façon de la maintenir, tout s’était arrangé suivant le même ordre, et, pour ainsi dire, dans les mêmes limites de temps. Le père de Patrice et la mère de Coralie avaient connu les mêmes impressions. Le destin s’appliquait à repasser par les mêmes sentiers, en faisant les mêmes gestes et en recherchant le même but.