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che, mais en pleine pierre… » Et puis… et puis… Oh ! Coralie, le même bruit de carreau cassé…

C’étaient des souvenirs en effet, des souvenirs qui se mêlaient à la réalité macabre. Le présent et le passé ne faisaient qu’un. Ils prévoyaient les événements à l’instant même où ils se produisaient.

L’ennemi retourna dehors, et tout de suite « le bruit sembla monter le long de la maison, comme si le misérable était obligé de s’élever pour mettre son projet à exécution ».

Et puis… et puis… qu’allait-il advenir ? Ils ne pensaient plus à interroger l’inscription du mur, ou peut-être ne l’osaient-ils pas. Toute leur attention était portée sur les actes invisibles et, par moments, imperceptibles, qui s’accomplissaient en dehors d’eux et contre eux, effort sournois et ininterrompu, plan mystérieux dont les moindres détails étaient réglés comme un mouvement d’horlogerie, et cela depuis vingt ans !

L’ennemi entra dans la maison, et ils entendirent un frôlement au bas de la porte, un frôlement de choses molles que l’on paraissait accumuler et presser par-dessous le bois du battant. Ensuite, il y eut aussi des bruits confus dans les deux pièces voisines, contre les portes murées, et les mêmes bruits au-dehors entre les moellons des fenêtres et les volets ouverts. Et ensuite, du bruit sur le toit.

Ils levèrent les yeux. Cette fois, ils ne pouvaient douter que le dénouement approchât, ou du moins une des scènes du dénouement. Le toit, pour eux, c’était le châs-