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vernis, nulle peinture. Çà et là, des éraflures, comme si on l’eût frappée à l’aide d’un instrument.

Et puis… et puis… vers la droite, ces quelques mots au crayon :

Patrice et Coralie — 14 avril 1895
Dieu nous vengera.

Au-dessous une croix, et au-dessous de cette croix, une autre date, mais d’une écriture différente et plus fraîche :

14 avril 1915

— 1915 !… 1915 !… prononça Patrice. C’est effrayant ! La date d’aujourd’hui ! Qui a écrit cela ? Cela vient d’être écrit. Oh ! c’est effrayant !… Voyons… Voyons… nous n’allons pourtant pas…

Il s’élança jusqu’à l’une des fenêtres, d’un coup tira le rideau qui la voilait, et ouvrit la croisée.

Un cri lui échappa.

La fenêtre était murée, murée avec de gros moellons qui s’interposaient entre les vitres et les volets.

Il courut à l’autre : même obstacle.

Il y avait deux portes, qui devaient donner, à droite, dans la chambre, à gauche sans doute dans une salle attenant à la cuisine.

Il les ouvrit rapidement.

L’une et l’autre étaient murées.

Il courut de tous côtés, en une minute d’effarement, puis se précipita sur la première des trois portes qu’il essaya d’ébranler.

Elle ne bougea pas. Elle donnait l’impression d’un bloc immuable.

Alors, de nouveau, ils se regardèrent éperdument, et la même pensée terrible