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Il n’y trouva personne. Mais il découvrit dans un placard plusieurs objets qu’il n’y avait point vus dans les perquisitions effectuées en compagnie de M. Desmalions : une échelle de corde, un rouleau de tuyaux en plomb qui semblaient être des tuyaux de gaz, et une petite lampe à souder.

— Tout cela est bougrement louche, pensa-t-il. Comment ces objets sont-ils entrés ici ? Est-ce Siméon qui les a rassemblés sans but précis, machinalement ? Ou bien dois-je supposer que Siméon n’est que l’instrument de l’ennemi ? Avant de perdre la raison, il le connaissait, cet ennemi, et aujourd’hui il subit son influence.

Siméon, assis devant la fenêtre, lui tournait alors le dos. Patrice s’approcha de lui et tressaillit. Le bonhomme tenait entre ses mains une couronne mortuaire en perles noires et blanches. Elle portait comme date : 14 avril 1915. C’était la vingtième, celle que Siméon devait mettre sur la tombe de ses amis morts.

— Il la mettra, dit Patrice à haute voix. Son instinct d’ami et de vengeur, qui l’a conduit toute sa vie, persiste à travers la démence. Il la mettra. N’est-ce pas, Siméon, que vous irez la porter demain ? Car