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dans laquelle Siméon me donnait certains renseignements. Dans la même enveloppe il y avait une autre lettre, mise là, évidemment, par une erreur incroyable, car elle semblait fort importante.

— Et que disait-elle ? fit Patrice anxieusement.

— Il y était question d’une clef.

— Ne pouvez-vous préciser ?

— Voici la lettre. Je l’avais conservée pour la lui rendre et le mettre en garde. Tenez, c’est bien son écriture…

Patrice saisit la feuille de papier, et tout de suite il vit son nom. La lettre lui était adressée, comme il l’avait pressenti. C’était celle qu’il n’avait point reçue.

« Patrice,

« Tu recevras ce soir une clef. Cette clef ouvre, au milieu d’une ruelle qui descend vers la Seine, deux portes, l’une à droite, celle du jardin de la femme que tu aimes ; l’autre, à gauche, celle d’un jardin où je te donne rendez-vous le 14 avril, à 9 heures du matin. Celle que tu aimes sera là également. Vous saurez qui je suis et le but que je veux atteindre. Vous apprendrez tous deux sur le passé des choses qui vous rapprocheront plus encore l’un de l’autre.

»  D’ici le 14 avril, la lutte qui commence ce soir sera terrible. Si je succombe, il est certain que celle que tu aimes va courir les plus grands dangers. Veille sur elle, Patrice, et que ta protection ne la quitte pas un instant. Mais je ne succomberai pas, et vous aurez le bonheur que je prépare pour vous depuis si longtemps.

»  Toute mon affection. »