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daillon, taillé dans un bloc d’améthyste et entouré d’un cercle de filigrane.

— Qu’est-ce que vous dites ? Qu’est-ce que vous dites ? s’écria le capitaine Belval. Un médaillon ? Un médaillon en améthyste ?

— Regardez vous-même, monsieur, offrit le magistrat, après avoir, encore une fois, consulté Mme Essarès.

Et M. Desmalions tendit au capitaine une noix d’améthyste, plus grosse que la boule formée par la réunion des deux moitiés que Coralie et que lui, Patrice, possédaient, elle à son chapelet et lui à sa breloque, et cette nouvelle boule était encerclée d’un filigrane d’or qui rappelait exactement le travail du chapelet et le travail de la breloque.

La monture servait de fermoir.

— Je dois ouvrir ? demanda-t-il.

Coralie l’en pria d’un geste.

Il ouvrit.

L’intérieur était divisé par un mobile en cristal qui séparait deux photographies très réduites, l’une, celle de Coralie en costume d’infirmière, l’autre, le représentant, lui, mutilé et en uniforme d’officier.

Patrice réfléchissait, très pâle. Au bout d’un moment, il dit :

— Et ce médaillon, d’où vient-il ? C’est vous qui l’avez trouvé, monsieur ?

— Oui, mon capitaine.

— Et où cela ?

Le magistrat sembla hésiter. Patrice eut l’impression, à l’attitude de Coralie, qu’elle ignorait ce détail.

Enfin, M. Desmalions répondit :

— Je l’ai trouvé dans la main du mort.

— Dans la main du mort ? Dans la main de M. Essarès ?

Patrice avait sursauté, comme au choc du coup le plus imprévu, et il se penchait