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— Oh ! le vieux Siméon, repartit le magistrat, il divague. À l’entendre, on croirait que tout va recommencer, qu’un péril menace Mme Essarès, et qu’elle devrait s’enfuir dès maintenant. Voilà tout ce que j’ai pu tirer de lui. Cependant il m’a conduit vers une ancienne porte qui donne du jardin sur une ruelle perpendiculaire à la rue Raynouard, et, là, il m’a montré, d’abord, le cadavre du chien de garde, et ensuite, entre cette porte et le perron voisin de la bibliothèque, des traces de pas. Mais ces traces, vous les connaissez, n’est-ce pas, mon capitaine ? Ce sont les vôtres et celles de votre Sénégalais. Quant à l’étranglement du chien de garde, puis-je l’attribuer à votre Sénégalais ? Oui, n’est-ce pas ?

Patrice commençait à comprendre. Les réticences du magistrat, ses explications, son accord avec la jeune femme, tout cela prenait peu à peu sa véritable signification.

Il articula nettement :

— Donc pas de crime ?

— Non.

— Et alors pas d’instruction ?

— Non.

— Et alors pas de bruit autour de l’affaire ? Le silence, l’oubli ?