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éclaircir cette affaire… non pour l’instruire, comme vous dites, car il ne me semble pas qu’il y ait matière à instruction.

— Comment, s’écria Patrice, très étonné, il n’y a pas matière à instruction ?

Il regarda Coralie. Elle tenait ses yeux fixés sur lui d’un air attentif. Puis elle les tourna vers M. Desmalions qui reprit :

— Quand nous nous serons expliqués, mon capitaine, je ne doute pas que nous ne tombions d’accord sur tous les points… comme nous sommes tombés d’accord, madame et moi.

— Je n’en doute pas, dit Patrice. Cependant j’ai peur tout de même que beaucoup de ces points ne demeurent obscurs.

— Certes, mais nous arriverons à la lumière, nous y arriverons ensemble. Voulez-vous me dire ce que vous savez ?

Patrice réfléchit, puis prononça :

— Je ne vous cacherai pas mon étonnement, monsieur. Le récit que je vais vous faire n’est pas sans importance, et cependant il n’y a personne ici pour l’enregistrer. Il n’aura donc pas la valeur d’une déposition, d’une déclaration faite sous serment et qu’il me faudra appuyer de ma signature ?

— Mon capitaine, c’est vous-même qui déterminerez la valeur de vos paroles et les conséquences que vous voudrez leur donner. Pour l’instant, il s’agit d’une conversation préalable, d’un échange de vues relatif à des faits… sur lesquels d’ailleurs Mme Essarès m’a donné, je crois, les renseignements que vous pouvez me donner.

Patrice différa sa réponse. Il avait l’impression confuse d’un accord entre la jeune