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L’AMANT DE DOMINIQUE

ment où il se trouvait exactement, accumulant les preuves de sa véracité pour finir par cette dernière affirmation péremptoire :

— Tenez, monsieur, je vous ai même vu ramasser, en vous relevant, l’écharpe jaune ; et vous l’avez mise dans la poche de côté de votre smoking d’où elle dépassait. C’est comme votre ami Antoine qui a ramassé une bouteille vide. Pourquoi ? Je me le demande… une idée d’homme saoul. Mais c’est-il vrai, ce que je dis ? Je n’invente rien. Pourquoi que j’inventerais ? Ce que je dis avoir vu, je l’ai vu, je l’ai vu de mes yeux et j’étais pas paf, moi ! Bonsoir, monsieur, madame.

Il se dirigeait vers la porte. Patrice, une fois encore, lui offrit de l’argent. Mais il refusa net.

— Non, j’en ai pas besoin. J’ai ce qui faut pour m’en aller à l’étranger. Pour une fois que je fais dans ma vie quelque chose de propre, je ne veux pas être payé. Au revoir, monsieur, madame.

Patrice le conduisit lui-même jusqu’à la porte du château qu’il referma derrière lui avec l’impression de la pousser définitivement sur le passé.

Puis il remonta vers la chambre où l’attendait Dominique et tous deux sans parler, échangèrent un long baiser très tendre.