— Des choses qui valent la peine d’acheter mon silence au prix d’un million.
— L’argument a du poids, déclara Delbot. Mon cher maître, encore toutes mes excuses, mais mon devoir est d’agir.
— Le mien aussi, fit Dominique, en appuyant le canon du revolver sur sa tempe.
— Moi d’abord, protesta Patrice.
— Non, non, dit-elle, je ne veux pas te voir mourir. Tu me suivras. Comme cela pas de prison. Pas de scandale. Pan ! pan… et ce sera fini.
Julot intervint.
— Tout bien réfléchi, messieurs, vous n’aurez mon témoignage contre ces braves gens, et l’étiquette du panier à champagne… vous savez, le bout de ficelle qui s’ajuste à celui que vous avez déjà… que si je n’ai pas mon million. Remettez mon arrestation à demain.
Delbot, après un geste de colère, s’inclina en souriant :
— D’accord. Je n’ai qu’un défaut, mais il est capital. Je veux toujours aller trop vite en besogne. Un peu de patience et l’affaire est dans le sac. À demain donc. Mais tu parleras.
— C’est convenu… À moins que je n’aie un million.
— J’ai promis, dit Patrice.
— En ce cas, je ne vous trahirai pas, maître Martyl.
Le brigadier Delbot haussa les épaules. Personne ne pouvait lui échapper.
Le lendemain, dès la première heure, Patrice commença ses démarches pour réunir l’argent nécessaire. À trois heures et demie, il rentrait chez lui, porteur d’une petite sacoche de cuir où les mille billets de mille francs étaient enfermés.
— Ça ne te révolte pas de donner à ce misérable tout cet argent ? lui demanda sa femme.
— Bah ! nous sommes jeunes. On travaillera. Aujourd’hui l’essentiel est que Delbot ne m’empêche pas de rencontrer Julot et