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LE SCANDALE DU GAZON BLEU

alors ? Voilà ce que vous voulez ? Allons, allons, calmez-vous. Pas de chichis, c’est malsain. Je vais vous prévenir : Delbot et ses petits copains sont embusqués sur le palier. Ils m’ont en planque. Sûr ils vont s’amener. Mais pour l’instant nous sommes seuls. Profitons. Après quoi, je m’esbigne en homme du monde, par l’escalier de service.

— Pourquoi êtes-vous venu ici, dit sèchement Patrice, pour cambrioler ?

— Mais non, patron. Je suis venu, comment dire ça… pour récolter.

— Récolter ?

— Ben oui. Ce que cette moule de Julot, l’autre, avait semé, avant de se faire prendre comme un engourdi à Marly. Évidemment, c’est pas des trucs qui me plaisent, mais enfin, il a commencé, faut bien finir le boulot.

— Expliquez-vous nettement, rapidement, dit Patrice qui commençait à deviner les intentions de l’individu.

— Nettement et rapidement, approuva le bandit, j’aime ça. Donc, comme Fifi la Gosse plaisait à Caboche, je la lui ai prêtée, moyennant le partage des bénéfices, comme de juste, c’est une môme qui me rapporte gros. Or, c’est elle qui a volé le collier de perles, et je connais l’endroit où Caboche l’a caché. Je vous le revends. À 400 000 balles. Pas un sou de moins.

— Après ?

— Après ? Je lui ai repris idem l’étiquette du panier de champagne, avec votre nom et votre adresse écrits par le patron du restaurant.

— Alors ?

— Alors, je vous vends mon silence, ma discrétion. Pensez au scandale que je peux provoquer en me mettant d’accord avec votre ami Delbot. La honte pour maître Martyl et sa dame, impliqués dans une affaire d’assassinat !… sans parler de la rigolade avant. Allons, voyons, patron, ça vaut combien pour que je vous évite le plongeon ? Fixez votre prix. Nous avons dit : le collier, quatre cents billets… Et le reste, à combien que vous estimez ça ? Cinq cents billets ? Six cents ? Sept cents ?