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Marie-Thérèse. — On aime.

Elle a relevé la tête peu à peu et lui tend les deux mains en prononçant ces mots.

D’Argine. — Vous acceptez l’avenir ?

Marie-Thérèse. — J’accepte le bonheur.

D’Argine. — Dans le vieux manoir ?

Marie-Thérèse. — Dans notre vieux manoir.

D’Argine. — Écrivez tout cela.

Marie-Thérèse. — Tout cela ?

D’Argine. — Oui, sur la page blanche de voter cahier. Fixez tout de suite cette minute suprême de notre vie. (Il le lui présente.) Écrivez.

Marie-Thérèse. — Sous votre dictée, d’Argine. Moi, je n’ai plus rien à dire. N’êtes-vous pas le maître ?

D’Argine. — C’est juste, je suis le maître. (Il prend un air réfléchi et dicte.) Ce matin il… (S’interrompant.) Il, c’est moi. (Reprenant.) Il s’est engagé, en tant que maître, virgule, à m’obéir…

Marie-Thérèse, répétant et écrivant. — Virgule… à m’obéir…

D’Argine. — À vivre à mes pieds…

Marie-Thérèse. — À mes pieds…

D’Argine. — Et parce que j’ai de beaux yeux…

Marie-Thérèse. — De très beaux yeux…

D’Argine. — À mourir de son amour…

Marie-Thérèse. — À vivre de mon amour…

Ils continuent tandis que le rideau baisse.

Rideau.