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D’Argine. — Cherchons ensemble, voulez-vous ?

Marie-Thérèse, feuilletant. — Cotillon avec M. Becquerey. Il m’a tenu de savant discours sur les raquettes de tennis, leur poids, la tension de leurs cordes. Beaucoup appris.

D’Argine. — Une femme n’est jamais trop instruite.

Marie-Thérèse, continuant. — Promenade en automobile. — Près de moi, Georges de Lusson. Route merveilleuse, paysage admirable. Il était dans la joie : montre en main, il m’a prouvé que tous les kilomètres s’abattaient en une minute trente. Quel bonheur !… » Dois-je continuer ?

D’Argine, après un instant. — Dans ce journal… il est question de moi ?

Marie-Thérèse. — Oui.

D’Argine. — Et de notre première rencontre ?

Marie-Thérèse. — Certes, je ne l’ai pas oubliée. Nous nous sommes promenés sur la terrasse du casino, et tout suite excellents amis. Le soleil se couchait, ce fut une heure charmante.

D’Argine. — Soyez bonne. Lisez-moi ce passage.

Marie-Thérèse. — Pourquoi pas ? (Tout en cherchant.) Voyons, c’était, n’est-ce pas, le 22 Juillet ?

D’Argine. — Comment ! vous vous rappelez la date ?

Marie-Thérèse, distraitement. — Tiens, en effet… (Elle trouve et lit.) 22 juillet. On m’a présenté M. d’Argine.

D’Argine. — C’est tout ?