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— Ensuite, avec l’aide de mon mari, je l’ai transportée dans sa chambre. Elle souffrait beaucoup.

— Comment avez-vous vu su mon adresse, mon nom ?

— Par elle, tandis que le médecin la soignait. Alors je vous ai téléphoné.

— Personne n’est au courant ?…

— Personne. Je sais que Clarisse a des ennuis terribles… et qu’elle préfère le silence.

— Puis-je la voir ?

— En ce moment, elle dort. D’ailleurs, le médecin a défendu toute émotion.

— Le médecin n’a pas d’inquiétude à son sujet ?

— Il redoute la fièvre, la surexcitation nerveuse, un accès quelconque où la malade recommencerait sa tentative. Et cette fois-là…

— Que faudrait-il pour éviter ?

— Une semaine ou deux de tranquillité absolue, ce qui est impossible, tant que son petit Jacques…

Lupin l’interrompit :

— Vous croyez que si son fils lui était rendu…

— Ah ! certes, il n’y aurait plus rien à craindre !

— Vous êtes sûre ?… Vous êtes sûre ?… Oui, n’est-ce pas, évidemment… Eh bien, quand Mme Mergy se réveillera, vous lui direz de ma part que ce soir, avant minuit, je lui ramènerai son fils. Ce soir, avant minuit, ma promesse est formelle.

Ayant achevé ces mots, Lupin sortit vivement de la maison et remonta dans son automobile, en criant au chauffeur :

— À Paris, square Lamartine, chez le député Daubrecq.


VI. — La peine de mort


L’automobile de Lupin constituait, outre un cabinet de travail muni de livres, de papier, d’encre et de plumes, une véritable loge d’acteur, avec une boîte complète de maquillage, un coffre rempli de vêtements les plus divers, un autre bourré d’accessoires, parapluies, cannes, foulards, lorgnons,