Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui avaient opéré chez lui, rue Matignon et rue Chateaubriand.

Il constata également que le travail remontait à une époque antérieure et que, comme chez lui, l’ouverture avait été préparée d’avance en prévision de circonstances favorables ou de nécessité immédiate.

La journée fut courte pour Lupin. Il allait savoir. Non seulement il saurait la façon dont ses adversaires utilisaient ces petites ouvertures, en apparence inutilisables, puisqu’on ne pouvait par là atteindre aux verrous supérieurs, mais il saurait qui étaient ces adversaires si ingénieux, si actifs, en face desquels il se retrouvait de manière inévitable.

Un incident le contraria. Le soir, Daubrecq, qui déjà au dîner s’était plaint de fatigue, revint à dix heures et, par extraordinaire, poussa, dans le vestibule, les verrous de la porte du jardin. En ce cas, comment « les autres » pourraient-ils mettre leurs projets à exécution et parvenir à la chambre de Daubrecq ?

Daubrecq ayant éteint la lumière, Lupin patienta encore une heure, puis, à tout hasard, il installa son échelle de corde, et ensuite il prit son poste au palier du deuxième.

Il n’eut pas à se morfondre. Une heure plus tôt que la veille, on essaya d’ouvrir la porte du vestibule. La tentative ayant échoué, il s’écoula quelques minutes de silence absolu. Et Lupin croyait déjà que l’on avait renoncé quand il tressaillit. Sans que le moindre grincement eût effleuré le silence, quelqu’un avait passé. Il ne l’eût pas su, tellement le pas de cet être était assourdi par le tapis de l’escalier, si la rampe que, lui-même, il tenait en main, n’avait pas frémi. On montait.

Et, à mesure que l’on montait, une impression de malaise envahissait Lupin : il n’entendait pas davantage. À cause de la rampe, il était sûr qu’un être s’avançait, et il pouvait compter par chacune des trépidations le nombre des marches escaladées, mais aucun autre indice ne lui don-