Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jusqu’à cinq heures pour préparer sa fuite.

— Et cette fuite a eu lieu ?…

— Par les toits. À cet endroit, les maisons de la rue voisine, la rue de la Glacière, ne sont pas éloignées et il ne se présente, entre les toits, qu’une seule solution de continuité, large de trois mètres environ, avec une différence de niveau d’un mètre.

— Eh bien ?

— Eh bien, notre homme avait emporté l’échelle du grenier, qui lui servit ainsi de passerelle. Ayant abordé l’autre îlot d’immeubles, il ne lui restait plus qu’à inspecter les lucarnes et à trouver une mansarde vide pour s’introduire dans une maison de la rue de la Glacière et pour s’en aller tranquillement les mains dans ses poches. C’est ainsi que sa fuite, dûment préparée, s’effectua le plus facilement du monde et sans le moindre obstacle.

— Cependant vous aviez pris les mesures nécessaires ?

— Celles que vous m’aviez prescrites, monsieur le préfet. Mes agents avaient passé trois heures hier soir à visiter chacune des maisons, afin d’être sûrs que personne d’étranger ne s’y cachait. Au moment où ils sortaient de la dernière maison, je faisais établir les barrages. C’est pendant cet intervalle de quelques minutes que notre homme a dû se glisser.

— Parfait, parfait. Et, bien entendu, pour vous, aucun doute. C’est Arsène Lupin ?

— Aucun doute. D’abord, il s’agissait de ses complices. Et puis… et puis… seul, Arsène Lupin pouvait combiner un pareil coup et l’exécuter avec cette audace inconcevable.

— Mais alors ?… murmura le préfet de police.