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vraiment, il ne peut y avoir le moindre rapport entre Mme Mergy et lui… Ah ! ah ! bigre, c’est mon tour maintenant… On m’observe… Le monologue intérieur roule sur moi… Et ce M. Nicole, ce petit pion de province, qu’est-ce que ça peut bien être ? Pourquoi s’est-il dévoué corps et âme à Clarisse Mergy ? Quelle est la véritable personnalité de cet intrus ? J’ai eu tort de ne pas m’enquérir… Il faudra que je voie cela… que je dénoue les cordons de ce masque… Car, enfin, il n’est pas naturel qu’on se donne tant de mal pour accomplir un acte où l’on n’est pas intéressé directement. Pourquoi veut-il lui aussi sauver Gilbert et Vaucheray ? Pourquoi ?… »

Lupin détourna légèrement la tête.

— Aïe !… Aïe !… une idée traverse ce crâne de fonctionnaire… une idée confuse qui ne s’exprime point… Fichtre, il ne faudrait pas qu’il devinât M. Lupin sous M. Nicole. Assez de complications… »

Mais une diversion se produisit. Le secrétaire de Prasville vint annoncer que l’audience aurait lieu dans une heure.

— C’est bien. Je vous remercie, dit Prasville. Laissez-nous.

Et, reprenant l’entretien, sans plus de détours, en homme qui veut mener les choses rondement, il déclara :

— Je crois que nous pourrons nous arranger. Mais tout d’abord, et pour bien remplir la mission dont je me charge, il me faut des renseignements plus exacts, une documentation plus complète. Où se trouvait le papier ?

— Dans le bouchon de cristal, comme nous le supposions, répondit Mme Mergy.

— Et ce bouchon de cristal ?