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tif. Elles sont ce qu’elles sont. Votre réponse doit être un oui ou un non.

— Je vous donne ma parole d’honneur, scanda Prasville.

Clarisse eut un instant d’émotion qui la fit plus pâle encore qu’elle n’était. Puis, se maîtrisant, les yeux fixés sur les yeux de Prasville, elle dit :

— La liste des vingt-sept sera remise contre la grâce de Gilbert et de Vaucheray.

— Hein ! Quoi ?

Prasville s’était dressé, l’air absolument ahuri.

— La grâce de Gilbert et de Vaucheray ! les complices d’Arsène Lupin !

— Oui, dit-elle.

— Les assassins de la villa Marie-Thérèse ! Ceux qui doivent mourir demain !

— Oui, ceux-là mêmes, dit-elle, la voix haute. Je demande, j’exige leur grâce.

— Mais c’est insensé ! Pourquoi ? Pourquoi ?

— Je vous rappelle, Prasville, que vous m’avez donné votre parole…

— Oui… oui… en effet… mais la chose est tellement imprévue.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? Mais pour toutes sortes de raisons…

— Lesquelles ?

— Enfin… enfin… réfléchissez ! Gilbert et Vaucheray ont été condamnés à mort !

— On les enverra au bagne, voilà tout.

— Impossible ! L’affaire a fait un bruit énorme. Ce sont des complices d’Arsène Lupin. Le verdict est connu du monde entier.

— Eh bien ?

— Eh bien, nous ne pouvons pas, non, nous ne pouvons pas nous insurger contre les arrêts de la justice.

— On ne vous demande pas cela. On vous demande une commutation de la