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qui séparait la salle du cabinet de travail, Prasville et ses cinq compagnons.

Prasville, à l’aide de fausses clefs, forçait tous les tiroirs, puis il compulsait tous les dossiers, pendant que ses quatre compagnons extrayaient de la bibliothèque chacun des volumes, secouaient les pages et vérifiaient l’intérieur des reliures.

— Décidément, se dit Lupin, c’est un papier que l’on cherche… des billets de banque, peut-être…

Prasville s’exclama :

— Quelle bêtise ! Nous ne trouverons rien…

Mais sans doute ne renonçait-il pas à trouver, car il saisit tout à coup les quatre flacons d’une cave à liqueur ancienne, ôta les quatre bouchons et les examina.

— Allons, bon ! pensa Lupin, le voilà qui s’attaque, lui aussi, à des bouchons de carafe. Il ne s’agit donc pas d’un papier ? Vrai, je n’y comprends plus rien.

Ensuite Prasville souleva et scruta divers objets, et il dit :

— Combien de fois êtes-vous venus ici ?

— Six fois l’hiver dernier, lui fut-il répondu.

— Et vous avez visité à fond ?

— Chacune des pièces, et pendant des jours entiers, puisqu’il était en tournée électorale.

— Cependant… cependant…

Et il reprit :

— Il n’a donc pas de domestique, pour l’instant ?

— Non, il en cherche. Il mange au restaurant, et la concierge entretient le ménage tant bien que mal. Cette femme nous est toute dévouée…

Durant près d’une heure et demie, Prasville s’obstina dans ses investigations, dérangeant et palpant tous les bibelots, mais en ayant soin de reposer chacun d’eux à la place exacte qu’il occupait. Mais, à neuf heures, les deux agents qui avaient suivi Daubrecq firent irruption.

— Le voilà qui revient…

— À pied ?