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— Il n’est donc pas utile que je fasse un historique complet de l’affaire et que j’énumère d’une part les désastres que la possession de ce papier vous aurait permis d’éviter, d’autre part, les avantages incalculables que vous pourrez tirer de cette possession ?

Prasville eut besoin d’un effort pour se contenir et pour répondre d’un ton à peu près poli :

— J’admets tout cela. Est-ce fini ?

— Je vous demande pardon, mais nous ne saurions nous expliquer avec trop de netteté. Or, il est un point qu’il nous faut encore éclaircir. Êtes-vous en mesure de traiter personnellement ?

— Comment cela ?

— Je vous demande, non pas évidemment si vous avez le pouvoir de régler cette affaire sur l’heure, mais si vous représentez en face de moi la pensée de ceux qui connaissent l’affaire et qui ont qualité pour la régler.

— Oui, affirma Prasville avec force.

— Donc, une heure après que je vous aurai communiqué mes conditions, je pourrai avoir votre réponse ?

— Oui.

— Cette réponse sera celle du gouvernement ?

— Oui.

Clarisse se pencha, et d’une voix plus sourde :

— Cette réponse sera celle de l’Élysée ?

Prasville parut surpris. Il réfléchit un instant, puis il prononça :

— Oui.

Alors Clarisse conclut.

— Il me reste à vous demander votre parole d’honneur, que, si incompréhensibles que vous paraissent mes conditions, vous n’exigerez pas que je vous en révèle le mo-