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descend également, qui monte dans son auto… et qui m’attend deux cents mètres plus loin. Grognard, tu l’aideras à charger. Ah ! Auparavant, fermons la porte de communication.

Lupin passa dans l’autre chambre, ferma l’autre battant, mit le verrou, puis sortit et prit l’ascenseur.

Au bureau, il prévint :

M. Daubrecq a été appelé en hâte à Monte-Carlo. Il me charge de vous avertir qu’il ne rentrera qu’après-demain. Qu’on lui garde sa chambre. D’ailleurs, toutes ses affaires y sont. Voici la clef.

Il s’en alla tranquillement et rejoignit l’automobile, où il trouva Clarisse qui se lamentait :

— Mais jamais nous ne serons à Paris demain matin ! C’est de la folie ! La moindre panne…

— Aussi, dit-il, vous et moi nous prenons le train… C’est plus sûr…

L’ayant fait monter dans un fiacre, il donna ses dernières instructions aux deux hommes.

— Cinquante kilomètres à l’heure en moyenne, n’est-ce pas ? Vous conduirez et vous vous reposerez chacun à son tour. De la sorte, il vous est possible d’être à Paris demain soir lundi vers les six ou sept heures du soir. Mais ne forcez pas l’allure. Si je garde Daubrecq, ce n’est pas que j’aie besoin de lui pour mes projets, c’est comme otage… et puis par précaution… Je tiens à l’avoir sous la main pendant quelques jours. Donc soignez-le, le cher homme… Quelques gouttes de chloroforme toutes les trois ou quatre heures. C’est sa passion. En route, Le Ballu… Et toi, Daubrecq, ne te fais pas trop de bile là-haut. Le toit est solide… Si tu as mal au cœur, ne te gêne pas… En route, Le Ballu !