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signe et que vous êtes obligée de la défaire et de la refaire dans votre chambre. Puis annoncez votre départ.

Resté seul, Lupin examina Daubrecq attentivement, puis il fouilla dans toutes les poches et fit main basse sur tout ce qui lui parut présenter un intérêt quelconque.

Grognard revint le premier. La malle, une grande malle d’osier recouverte en moleskine noire, fut déposée dans la chambre de Clarisse. Aidé de Clarisse et de Grognard, Lupin transporta Daubrecq et le plaça dans cette malle, bien assis, mais la tête courbée pour qu’il fût possible de rabattre le couvercle.

— Je ne dis pas que ce soit aussi confortable qu’une couchette de wagon-lit, mon cher député, observa Lupin. Mais cela vaut tout de même mieux qu’un cercueil. Au moins il y a de l’air pour respirer. Trois petits trous sur chaque face. Plains-toi !

Puis débouchant un flacon :

— Encore un peu de chloroforme ? Tu as l’air d’adorer cela…

Il imbiba de nouveau le masque, tandis que, sur ses ordres, Clarisse et Grognard calaient le député avec du linge, des couvertures de voyage et des coussins, qu’on avait eu la précaution d’entasser dans la malle.

— Parfait ! dit Lupin. Voilà un colis qui ferait le tour du monde. Fermons et bouclons.

Le Ballu arrivait en chauffeur.

— L’auto est en bas, patron.

— Bien, dit-il. À vous deux, descendez la malle. Il serait dangereux de la confier aux garçons d’hôtel.

— Mais si on nous rencontre ?

— Eh bien, quoi, Le Ballu, n’es-tu pas chauffeur ? Tu portes la malle de ta patronne ici présente, la dame du 130, qui